ODE A ELISE

 

ODE A ELISE

 

Texte de Sylvestre,

Musique de D. Buschaud

　

«　À vos pieds que je baise

Mes hommages reposent

Comme un bouquet de roses;

Mon être n’est que braise

Que le souffle sacré

De vos lèvres nacrées

Rend plus vive et enflamme.

À genoux, sans remord,

Je jure, corps et âme,

 vous vouer, nuit et jour,

Dusse-je mille morts

Affronter, mon amour.　»

 

Mais enfin, noble dame,

Puisqu’en vain nul espoir

Ne me permet de voir,

Là, couronner ma flamme,

Laissez-moi vous donner

De ces mots quelques lignes,

Et daignez pardonner

Mes fantasmes indignes…

 

Vous lisez tout, d’emblée,

Et si vous ne semblez

Ni outrée, ni surprise

Par ma folle entreprise,

Vous riez, toute émue;

Je devine en vôtre âme

Le trouble qui remue

Mais pas ce qui s’y trame…

Vous demeurez secrète;

Un instant je regrette

Et veux ces mots reprendre.

Or, j’ai beau insister,

Vous ne voulez les rendre.

Et plus vous résistez,

Plus vous me flattez;

 

De moi qu’avez-vous fait,

M’auriez-vous enchanté,

Elise, belle fée,

Que d’imparables charmes

Me troublent et me désarment?

***

 

　

　

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